Les résultats de l’étude « Regards croisés sur l’intérim » viennent d’être publiés. Réalisée par l’institut OpinionWay pour l’Observatoire des Métiers et de l’Emploi en mars 2011, elle analyse les perceptions de l’intérim en France ainsi qu’en Grande-Bretagne, au Danemark et en Espagne.
L’intérim a joué un grand rôle d’ « amortisseur de crise » en France et ailleurs ; il préfigure les tendances du recrutement. Il est donc instructif de noter que leseffectifs intérimaires ont progressé de 14,8% en 2010 (création de 70 000 emplois en équivalent temps plein) et de presque 20% au premier trimestre 2011.
Néanmoins, les effets de la crise restent perceptibles dans l’étude : la vision du marché de l’emploi tend à se dégrader : les salariés n’étaient plus que 23 % à se déclarer « optimistes » quant à la situation de l’emploi en France alors qu’ils étaient 30% un an auparavant. En revanche, l’étude pour 2001 confirme que l’opinion à l’égard de l’intérim reste largement positive et relativement stable tant chez les intérimaires eux-mêmes que dans le reste de la population active.
En effet, si l’étude analyse avant tout l’expérience des salariés intérimaires (motifs d’entrée et de sortie, typologie des parcours professionnel, connaissance des dispositifs de formation) un an après leur entrée dans cette forme d’emploi, elle porte aussi sur l’opinion générale (des salariés des secteurs privé et public, des demandeurs d’emploi et des étudiants) quant à l’intérim.
Les enseignements principaux de l’étude : les intérimaires sont plutôt jeunes et sans emploi au départ. Ils jugent leur expérience très bénéfique, en particulier pour ses aspects formateurs et comme tremplin vers l’emploi « stable ». On remarque que l’intérim progresse comme « choix de vie » et que le reste de la population française a une perception positive de cette forme d’emploi.
Sous l’angle comparatif, on note que la France est le pays dans lequel la vision de l’intérim est la plus positive, comparée à celle prévalant en Angleterre, au Danemark et en Espagne.
Des intérimaires plutôt jeunes et sans emploi au départ, qui trouvent dans l’intérim un accès rapide et formateur à l’emploi
Profil des intérimaires : jeunes et sans emploi en majorité
- Plus de la moitié (57%) des intérimaires étaient sans emploi avant d’entrer dans l’intérim. Ce résultat s’explique avant tout par le contexte de crise.
- 23% étaient étudiants, soit que l’intérim constitue leur porte d’entrée dans l’emploi, soit qu’il s’agisse d’activités occasionnelles pendant leurs études.
- Ce sont avant tout les moins de 25 ans (69%) qui entrent en intérim, porte d’entrée vers l’emploi.
- Âge moyen des intérimaires : 24 ans.
- 18% avaient un emploi lorsqu’ils se sont tournés vers l’intérim, un chiffre en hausse de 6 points par rapport à l’année précédente. Ceci signifierait-il que l’intérim est plus attractif qu’avant et peut constituer un choix de vie ou de carrière à part entière ?
Motivations des entrées en intérim : accès rapide à l’emploi et formation
- Pour une majorité (60%), l’intérim est un moyen d’accéder rapidementà un emploi ; ce chiffre est en hausse de 10 points. Pour les autres, c’est parce qu’ils ne trouvaient pas de CDI ou de CDD.
- Pour 2/3 des intérimaires, une logique de formation motive l’entrée dans l’intérim : pour 24%, il s’agit d’acquérir une première expérience et 22% visaient une passerelle vers un emploi durable au sein-même de l’entreprise où ils effectueraient leur mission. 20% cherchent à diversifier leur parcours professionnel.
- Des motivations personnelles, un choix de vie, pour 14% des intérimaires qui voulaient pouvoir choisir leurs périodes de travail.
Parcours des intérimaires en 2010 : un tremplin vers l’emploi durable
L’intérim, tremplin vers l’emploi durable
Une intensification des emplois « stables » :
- 16% en CDI et 13% en CDD. Ces taux sont en nette progression par rapport l’année précédente (respectivement 12 et 8%), ce qui confirme l’amélioration du marché de l’emploi en France –d’autant que la part d’individus au chômage régresse fortement : 19% contre 25% l’année dernière.