FO réouvre la négociation sur les salaires dans le travail temporaire

Après plusieurs mois de demandes de négociation sur les salaires minima hiérarchiques de branche, FO a appris l’existence d’une recommandation patronale, que la Direction Générale du Travail (DGT) a estimée illégale. Notre organisation a demandé – avec succès – l’organisation à la rentrée d’une commission mixte paritaire sur les salaires dans la branche du travail temporaire.

L’économie du travail temporaire selon le patronat : plus le marché est porteur, moins les salaires progressent

Dans la branche du travail temporaire, le dernier accord salarial remonte à juillet 2015. Les deux années suivantes, les négociations ayant échoué, deux recommandations patronales ont été émises, afin de faire remonter les minima au‐delà du SMIC. A l’occasion d’une négociation d’entreprise sur les salaires (qui s’est achevée sans accord), notre organisation a appris – au moins de juin – qu’une nouvelle recommandation avait été  émise le 28 janvier 2019 par l’organisation patronale du secteur.

Cette fois encore, il s’agissait pour le patronat du travail temporaire de remonter les minima au‐delà du SMIC… Las !, une troisième recommandation patronale n’est pas permise et cette manoeuvre s’est retrouvée dépourvue d’effets… Ou bien elle a produit les effets escomptés…

Cette situation est d’autant plus extraordinaire que le travail temporaire connaît des records sur la période. D’habitude prompt à servir un discours économique, le patronat du travail temporaire n’a pas souhaité mettre en lien la bonne santé économique de la branche avec l’augmentation des minima salariaux…

FO a obtenu l’organisation d’une commission mixte paritaire (CMP) à la rentrée

Force ouvrière, dès le 11 janvier 2019, avait porté un projet ambitieux sur les salaires. Ce projet d’accord portait sur les salariés permanents, ainsi que sur les salariés en CDI intérimaire. En effet, pour notre organisation, dès lors que ces salariés sont en CDII, ils doivent bénéficier d’une négociation sur les minima salariaux. Malgré nos demandes répétées, ce projet d’accord n’a pas fait l’objet de négociation.

Confrontée à cette situation de minima en‐deçà du SMIC ainsi qu’à l’absence de volonté de négocier, notre organisation a formé une demande de convocation d’une commission mixte paritaire (CMP) à la rentrée. Cette demande a été acceptée par les services de l’Etat.

Habitué aux ors de la République, le patronat du travail temporaire retrouvera un représentant de l’Etat dans un contexte moins reluisant…

Une rentrée riche de revendications

Force ouvrière portera à nouveau son projet de salaires et le complètera. Il comprendra :

  • Une augmentation des salaires minima hiérarchiques des salariés permanents d’agences ;
  • Une neutralisation des variables de ces permanents pour l’appréciation des minima ;
  •  La mise en place d’un double mécanisme de salaires minima hiérarchiques pour les salariés en CDI intérimaires, qui ne sont garantis que par le SMIC à ce jour ;
  • L’ouverture d’une négociation sur l’égalité salariale dans la branche.

Placé sous la surveillance d’un représentant du Ministère du travail, le patronat devra démontrer qu’il est un acteur de l’emploi et qu’il se préoccupe des salariés en CDI intérimaire.

Paris, le 10 juillet 2019

Voir le communiqué de presse

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